Nous sommes en janvier 2007, je travaille dans une entreprise industrielle et je manage le développement d’activités de sourcing à l’international. En fait, je suis en plein boom professionnel et je commence une formation en management de la supply chain à HEC. Je m’apprête avec d’autres camarades, financiers, logisticiens, marketeurs, à suivre mon premier cours en organisation.
Nous sommes tous assis autour d’une table avec un professeur ma foi très atypique. Nous nous apprêtons à faire un jeu, qui s’appelle le jeu de la bière. Nous devons simuler une chaîne logistique de distribution de bière (usine, distributeur, grossiste, détaillant) et la maintenir sans rupture. Nous nous regardons tous un peu dubitatifs, car nous n’avons pas de tableur, pas de calculatrice, nous avons à la main des chopes de bières bien remplies prêtes à être bues cul sec… non je plaisante… nous avons simplement des jetons sur la table et des aires de stockage dessinées.
Et le professeur simule les consommateurs qui viennent s’approvisionner semaine après semaine…, il faut bouger les stocks, gérer ses approvisionnements, construire sa stratégie, minimiser les coûts de la chaîne de distribution… Ça n’a l’air de rien jusqu’à ce que les premières ruptures de stock s’annoncent. Les uns et les autres se regardent. On cherche le coupable, on prend des décisions qui nous paraissent censées ! Mais au final nos résultats sont plutôt désastreux…
Ce n’est qu’au moment du débriefing qu’on comprend les apprentissages de ce jeu, au-delà des techniques de comportement des flux, on aborde les comportements humains dans une chaîne de valeur… On parle de communication, de vision de la réalité, des préjugés auxquels nous restons accrochés, de l’importance de la vision d’ensemble, du système, de la maîtrise de soi…
A partir de ce moment-là tout bascule dans ma tête… il m’apparaît comme une évidence qu’il y a une autre forme d’intelligence que je peux mettre au service du système, du projet, de mon entreprise, une intelligence qui relie les deux parties de mon cerveau : la partie droite « dite émotionnelle » qui nous donne la direction, où se trouve le carburant, l’énergie, et la partie gauche dite « analytique » qui élabore les stratégies. Quelque chose que je peux vivre, ressentir quand je travaille avec des équipes pluridisciplinaires, multiculturelles, mais je n’avais encore jamais mis le doigt dessus de manière aussi évidente.
A partir de là, j’ai orienté mes recherches, mes lectures et mes formations vers les compétences dites « soft » en français « molles » qui s’opposent à « dures », ces compétences comportementales et relationnelles qui amènent l’énergie au sein d’une chaîne de valeur.
Et ce qui m’anime aujourd’hui, au travers des solutions proposées par CM Change & motion, c’est de partager ces découvertes et d’aider d’autres managers, dirigeants, entrepreneurs qui ont envie d’accompagner de concert les compétences métiers et les compétences sociales dans leur vie et leur entreprise, pour changer et innover plus vite.